Victor Schoelcher

Républicain et Franc-maçon, Victor Schoelcher a été la clef de voûte de l’abolition de l’esclavage.

Description

… l’homme noir et l’homme blanc sont frères…Victor Hugo (1859)

Victor Schœlcher (1804-1893) est avant tout connu pour l’abolition de l’esclavage décrété en 1848. Or, celle-ci s’inscrivait chez lui dans une défense humaniste mais non utopique des principes républicains, en métropole comme aux colonies. Antimonarchiste, il fit partie des sociétés secrètes ainsi que des loges maçonniques pour militer en faveur de l’instauration de la République. Pour autant, son activité maçonnique ne fut pas continue : comme en politique, il prit ce qui lui semblait être le meilleur sans se sentir obligé d’adhérer complètement à une doctrine. Dès les premiers jours de la IIème République (1848-1852), il fut nommé sous-secrétaire d’Etat et Président de la Commission d’abolition de l’esclavage. C’est dans ce cadre que Schoelcher réussit à imposer, par les décrets du 27 avril 1848 du Gouvernement provisoire, la liberté immédiate dans les deux mois en empêchant tout travail forcé mais surtout, en imposant l’égalité civile et politique pour les affranchis des quatre vieilles colonies (Guadeloupe, Martinique, Guyane et la Réunion), malgré de fortes réticences qui lui valurent un duel. Ces affranchis obtinrent le droit de vote, le suffrage universel direct masculin et ce pour la première fois en 1848 et, ainsi, ne subirent pas de système ségrégationniste comme aux Etats-Unis d’Amérique. La révolte des esclaves a été longtemps écartée par les historiens et les politiques. Victor Schoelcher a toujours rendu hommage aux actions courageuses des esclaves notamment dans les huit ouvrages qu’il a écrit en faveur de l’abolition.

Anne Ulrich-Girollet est maîtresse de conférence d’histoire du droit, habilitée à diriger les recherches à l’université de Bourgogne. Spécialiste de l’histoire de la politique coloniale française des XIXème et XXème siècles (notamment les Antilles, l’Algérie et les établissements de l’Inde). Elle a consacré deux ouvrages à Victor Schoelcher :

  • Victor Schoelcher, abolitionniste et républicain : approche juridique et politique de l’œuvre d’un fondateur de la République (Kathala, 2000)
  • Victor Schoelcher, républicain et franc-maçon (Edimaf, 2019)

Elle a assuré la coordination scientifique de la création d’un musée à Fessenheim : l’espace muséographique Victor Schoelcher, son œuvre. Conférences-débats relatives à l’abolition de l’esclavage et des vidéos à destination des lycéens. Par ailleurs, elle a écrit de nombreux articles sur la politique coloniale française.