Le 21 février dernier la République honorait Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon. Il y a 80 ans – jour pour jour – Missak fut fusillé par l’armée d’occupation au Mont Valérien avec 21 autres résistants des FTP-MOI. Les 1 000 fusillés du Mont Valérien étaient des francs-tireurs et partisans mais aussi des otages pour la plupart juifs et/ou communistes.
La main d’œuvre immigrée (M.O.I.) fut un vivier de jeunes gens étrangers, militants politiques, qui surent dire NON aux nazis – les armes à la main – au nom d’une partie de la France qui ne capitula pas. La République et le peuple français en sont aujourd’hui reconnaissants.
Antoine Grande est historien et ancien directeur du Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne. Il a dirigé des hauts lieux de la mémoire nationale en Ile-de-France, dont le Mont Valérien, après avoir été responsable du développement du Mémorial de la terrible prison de Montluc. Il a été ensuite nommé chef du Département de la Mémoire, de la Citoyenneté au sein de l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre. Il est l’auteur d’une bande dessinée consacrée à Marcel Rayman – membre du groupe Manouchian – qui fut fusillé lui aussi au Mont Valérien ; Du sang dans la clairière (Rennes – éditions Ouest France, 2022) avec Tal Bruttmann (historien) et le dessinateur Efix. Il a participé également à l’ouvrage collectif : Mont Valérien un lieu d’exécution dans la Seconde Guerre mondiale en 2022.